samedi 16 avril 2016

Les raisins de la colère

John Steinbeck
Synopsis :
Le livre raconte les vicissitudes d'une famille de paysans, les Joad, qui, ruinée par les tempêtes de poussière (Dust Bowl), par l'appauvrissement du sol et par la crise des années 1930, est contrainte de quitter l'Oklahoma et de venir chercher du travail en Californie. Peu à peu, affamés, traqués, exploités par les grands propriétaires, les émigrants voient la terre promise californienne se transformer en un vaste pénitencier. Mais on pourra constater tout au long du livre, que l'espoir n'a jamais abandonné cette famille.
Sorti en 1939.

Ma critique : avant même d'avoir commencé ce livre, il m'inspirait un sentiment complexe. J'avais entendu parler des personnes de ma famille à son propos, disant qu'il était dur à lire (dans le sens d'=e trop émouvant), j'avais étudié cet auteur en littérature anglaise et j'avais lu un avis très enthousiaste (la personne se reconnaîtra, bien sûr). Autant dire qu'en voyant ces 640 pages à lire j'ai été légèrement découragée, mais que ça n'a au final en rien entaché le plaisir de ma lecture.

  Très vite, j'ai été emportée par l'histoire malgré la vitesse assez lente à laquelle je lisais. L'auteur alterne un chapitre avec un point de vue interne ou omniscient où on découvre la vie des paysans en général et un chapitre où on découvre plus particulièrement avec un point de vue omniscient la famille Joad. C'est bien évidemment les passages consacrés aux Joad qui m'ont le plus plu, mais les autres apportent quand même quelque chose puisqu'ils donnent une vision des faits plus large sur ce qui est arrivé à cette époque, durant la Grande dépression des années 30. Ces chapitres permettent également de se rendre encore mieux compte de l'horreur et de l'injustice présentent à cette époque. Avec ce récit, John Steinbeck s'érige en véritable défenseur et dénonciateur des droits bafoués de tous ces paysans lors de cette période, nous soulevant le cœur devant autant de misère et de manque de bonté, nous faisant aimer à la folie un tel livre qui ose être un témoignage direct de ce que fut cette époque.

  Mon intérêt pour ce livre a donc été présent pendant toute ma lecture sans jamais s’essouffler, et avouez que c'est un exploit, avec un tel pavé ! L'histoire, tout en restant très réaliste, est très diversifiée et le point de vue de cette famille illustre parfaitement les chapitres plus généraux. Je me suis attachée à chacun des Joad bien qu'ils soient assez étranges et que j'aie eu du mal à les cerner (visiblement, les attitudes ont bien changé entre cette ère-là et maintenant...). J'ai ressenti tout un tas d'émotions, qui vont de l'amusement à la colère, la frustration, l'envie d'entrer dans ce livre pour secouer tous ces personnages mauvais qui ne pensent qu'à la concurrence, ont des préjugés et se fichent de laisser mourir (littéralement) des gens de faim simplement pour que leur récolte leur coûte moins cher ! Et ça, ça prouve à quel point ce livre m'a remué : quand on a envie d'entrer dans un livre, ça montre bien le coup de cœur. Je n'ai d'ailleurs compris qu'il s'agissait d'un coup de cœur) que pendant les 50 dernières pages, ce fut une révélation. 

  Toute cette histoire passionnante est portée par une plume exceptionnelle. Sincèrement, je ne pensais pas autant aimer la façon d'écrire de John Steinbeck qui, en soit, ne semble rien avoir de particulier et pourtant possède beaucoup de charme. Cette plume réussit à transmettre toutes les émotions dont je vous ai parlé, adoptant même de façon assez amusante dans les dialogues la façon de parler des paysans américains des années 30. Toute cette intrigue bien menée, malgré les énormes descriptions, font qu'on ne ressent aucune lassitude à suivre les aventures de Tom Joad et de sa famille. La fin (dont j'avais déjà entendu parler mais que je me suis seulement rappelé à ce moment-là) est énormément émouvante. Je crois que c'est l'une des premières fois où un classique me touche autant.

  Je pense que ce roman m'a véritablement et durablement marquée. Il est l'un des exemples les plus flagrants des injustices et du manque de respect qu'on peut avoir envers quelqu'un d'autre et même si je l'ai déjà dit plusieurs fois et que je me répète, je ne vois pas d'autres manières de décrire les comportements à cette époque-là et le manque d'entraide entre personnes pourtant membres d'un même pays (j'ose même pas imaginer pour les migrants, du coup...). C'est certain, je ne m'arrêterai pas là dans la découverte de cet auteur : des souris et des hommes me tend les bras !

  Pour moi, ce livre est absolument à lire. Il nous éclaire sur une période importante de l'histoire des Etats-Unis mais sans s'arrêter à l'aspect historique. John Steinbeck, prouvant ainsi qu'il est un grand auteur, va bien au-delà pour aborder l'aspect humain qu'a traduit la Grande Dépression. Lisez-le, même si c'est un classique, même s'il fait presque 700 pages, même si ça fait mal au cœur de se représenter cette misère, car vous découvrirez entre ces pages une pépite.

 ~ Coup de cœur... 5/5 ~
J'admets m'être légèrement emportée dans ma chronique... mais c'est une preuve de plus à quel point ce livre est wonderful ! :p


8 commentaires:

  1. Ta chronique donne véritablement envie de lire ce livre, que je ne connaissais pas d'ailleurs. C'est vrai que je ne prends pas le temps de lire des classiques, mais celui la pourquoi pas un jour! ^_^

    RépondreSupprimer
  2. Nous avions vu le film en 4e avec le coll_ge et je n'avais pas du tout aimé, surtout que nous avions la version noir et blanc en VO sous-titrée français, et c'était très long. Mais tu me donnes envie de tenter le livre, il a l'air vraiment intéressant. Je suis contente pour toi que tu aies eu un coup de coeur ! :)

    RépondreSupprimer
  3. J'avais également vu le film au collège, en noir et blanc en anglais... Autant dire qu'on s'était ennuyés. x) Cependant, tu me donnes envie de le découvrir ! Je le lirai pendant les vacances, je pense, vu la brique. Je note, en tout cas !

    RépondreSupprimer
  4. C'est mon classique américain préféré (avec Autant en emporte le vent) !! Sublime :)

    RépondreSupprimer
  5. Wahou ! Tu me donnes vraiment envie même si le fait qu'il soit catégorisé "classique" m'effraie un peu ^^

    RépondreSupprimer
  6. J'avais adoré ce roman, un petit coup de coeur aussi bien littéraire (une belle puissance évocatrice) que sociologique (par les réflexions soulevées). Je trouve qu'il aborde au final des thématiques très actuelles ou tout du moins intemporelles.

    RépondreSupprimer
  7. J'ADORE CE LIVRE. Tu as fait ma journée, là ! Halalala, j'ai envie de retourner le recommencer rien qu'en lisant ton avis...

    RépondreSupprimer
  8. Waouh, quelle chronique ! Après ça, on a qu'une envie, c'est de se jeter dessus. Il m'attend sagement dans ma PAL depuis quelques mois, mais je ne me suis pas encore lancée. Pourtant, j'ai vraiment adoré 'Des souris et des hommes' (qui soit-dit en passant, est mille fois plus court haha)

    RépondreSupprimer

Merci pour votre commentaire ♥

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...