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jeudi 25 janvier 2018

Les cancres de Rousseau

Insa Sané
Synopsis :
"Depuis toujours on nous considérait comme des cancres. Bon ! C'est vrai : on ne pouvait pas s'empêcher d'être nous-mêmes,des gamins élevés à la dure qui remettent en question l'autorité. On se bagarrait, on était insolents, on séchait les cours, on était source de problèmes." 1994, Sarcelles, Djiraël en est sûr, cette année sera exceptionnelle. Il entre en terminale, dans la même classe que se spotes Sacha, Jazz, Rania et les autres. En plus, la belle Tatiana semble enfin réponde à ses avances... Cerise sur le gâteau, le prof principal, c'est monsieur Fèvre - le seul qui s'intéresse à eux. Bref, c'est parti pour une année d'éclate... sauf que parfois, plus on prévoit les choses, moins elles se passent comme on le pensait.
Coûte : 16 €
331 pages
En grand format
Sarbacane - Exprim'
Sorti en 2017.

Merci aux éditions Sarbacane et à Lucie pour ce service de presse !
Ma critique : les cancres de Rousseau est un peu comme un roman coup de poing qui permet de se rapprocher de certaines réalités dont on parle beaucoup et de prendre à contre-pied les clichés sur les habitants des cités

  On découvre dans ce livre une bande d'amis dont l'un deux est le narrateur, Djiraël. Ils sont lycéens dans une banlieue francilienne et tentent de vivre leur vie de Terminale tant bien que mal malgré les épreuves que la vie familiale impose à chacun. Que ce soit Sacha, Jazz, Rania, Armand, Doumam ou Djiraël, chacun a sa personnalité propre et l'auteur a pris soin de donner à tous une place importante dans le livre. J'ai adoré découvrir ces personnages développés qui se démarquent tous à un moment ou à un autre. Aucun n'est à l'ombre par rapport aux autres et c'est assez rare pour ne pas être souligné.

  Venons-en à l'intrigue, qui est bien fournie ! J'avoue que j'aime bien ces romans qui traitent de l'année de terminale car la vision du lycée et de cette année spéciale qui y est montrée est toujours différente. Ici, c'est dénonciation en force et j'ai adoré ça. L'éducation nationale est remise en question, à travers l'humanité touchante de certains personnages et le mépris obtus  et irrémédiable qu'affichent d'autres. Mon cœur s'est serré plusieurs fois à la lecture de ces clichés des gens de la cité  issus de l'immigration face aux petits français propres sur eux qui vont réussir dans la vie, mais je ne doute pas malheureusement qu'ils soient vrais dans certains lycées.

  Djiraël est un personnage particulièrement fort. Fort par ce qu'il a vécu et fort pour ses convictions. Cela ne veut pas dire néanmoins qu'il est sans défaut tel le Robin des bois moderne ou qu'il représente le type du héros parfait. Il agit aussi pour son intérêt, commet des erreurs et c'est une sorte d'exercice pour nous lecteurs que de lui pardonner puisqu'on doit garder à l'esprit que tout le monde en fait. Je ne pense pas qu'il y ait une morale particulière que l'auteur a voulu faire ressortir de son livre, néanmoins il y a des moments forts qui m'ont marqué. Certains événements finaux sont juste géniaux ! 

  Il s'en passe des choses en 331 pages et, si j'ai parfois trouvé que certains scènes traînaient un peu en longueur ou que Djiraël en faisait un peu trop, la plupart des situations sont drôles à souhait et montrent toute l'ingéniosité des personnages. Je ne connaissais pas du tout Insa Sané avant recevoir ce livre-là et je suis très contente d'avoir pu faire cette découverte qui alterne avec brio entre légèreté et sérieux, en dénonçant sans tomber dans l'excès. J'étais ulcérée (carrément, ouais) quand j'ai vu que l'histoire s'arrêtait là, puis j'ai réalisé qu'il y avait une suite écrite avant ce roman-là, Sarcelles-Dakar. Il n'y a pas fauté, je la lirai aussi !

  C'est un livre qui montre : que le racisme est toujours bel et bien là, que ceux qui partent avec un désavantage peuvent réussir quand même, que la solidarité c'est beau, qu'il faut toujours essayer de comprendre plusieurs points de vue et ne pas rester concentré sur soi. Les cancres de Rousseau est un roman qui réussit à faire sourire malgré la réalité à laquelle il réfère, un de ces romans indispensables pour comprendre notre réalité, pour ne jamais tomber dans le jugement de ceux qu'on croit différents.


Bon livre... 3/5 ~

2 commentaires:

  1. Ce n’est pas mon type de lecture mais ta chronique a éveillé ma curiosité !

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    1. Je ne serais pas non plus allée naturellement vers ce livre, mais Sarbacane proposant de très bons livres je me suis laissée tenter ^^ tant mieux si ta curiosité est titillée !

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