jeudi 6 août 2015

La mort est mon métier




Robert Merle
Synopsis :
Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...

Folio
Sorti en 1952.


Ma critique : ce livre m'a été conseillé par un de mes profs, et dès que j'ai lu le résumé j'ai su que je voulais le lire, le sujet m'intéressait beaucoup. Donc aussitôt repéré en brocante, aussitôt lu, d'autant plus que j'en avais entendu pas mal de bien !

  La lecture de ce roman m'a fait passer par pas mal d'impressions différentes. Le fait que ce soit une fiction du moins au niveau des impressions du personnage m'a fait un drôle d'effet, même si c'est logique. Je ne peux pas m'empêcher de me demander comment on doit voir cet homme, du coup ? Et comment il était en réalité, puisque l'auteur ne fait après tout que des suppositions sur son tempérament ? Car l'auteur le fait passer pour un homme qui ne fait les choses que par devoir, sans paraître ressentir de vraies émotions, et non par sadisme ou je ne sais quoi. Faut-il en haïr plus ou moins cet individu par rapport aux autres nazis ? Néanmoins, une fois ma lecture finie, j'ai ressenti une impression de neutralité, que je ne pouvais pas juger cet homme même si ses actes sont hautement répréhensibles.

  En ce qui concerne le roman en lui-même, j'ai trouvé le début assez lent et étrange. Le mode de vie de la famille pèse, et cela peut amener d'autres questions : peut-être le comportement du père a-t-il influencé le sien ? La partie concernant les camps de concentration n'arrive que vers la page 300, et c'est réellement le passage le plus intéressant du roman. C'est impressionnant de voir toutes les réflexions qui ont menées à la création de ce camp de concentration et combien on peut vite oublier que ce système ingénieux sert à tuer le plus de personnes possibles.

  C'est donc un roman, je pense, qui ne sert pas à juger ce que l'un des acteurs les plus influents dans le génocide juif a fait, mais plutôt à nous éclairer sur la manière dont un homme réussi à tout mettre en oeuvre pour réussir ce qu'on lui demande (ok, j'ai l'impression de reprendre ce que dit l'auteur dans son intro, mais je l'ai trouvé particulièrement juste). C'est en quelque sorte un roman psychologique, et c'est un des aspects qui m'a le plus intéressé. J'ai presque eu l'impression de le comprendre, sans rien ressentir pour ce personnage ni pour les autres...

  Je ne sais que dire à propos de La mort est mon métier. Il n'apporte pas de réponses particulières, peut provoquer des émotions violentes face à de tels actes, mais en ce qui me concerne, j'ai été simplement stupéfaite par ce que je lisais, me contentant de suivre ce qui se passait. Il n'en reste pas moins un roman historique très fort et intéressant, dommage que la partie la plus intéressante n'arrive qu'à la fin.

   ~ Bon livre...3/5 ~

2 commentaires:

  1. Un livre particulier et profond qui nous fait nous poser beaucoup de questions

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  2. Je l'ai lu il y a un moment, et c'est clair que c'est une lecture perturbante et difficile!

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Merci pour votre commentaire ♥

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