1) Depuis quand écrivez-vous ?
J'écris « sérieusement » - c'est-à-dire dans le but de construire des histoires qui puissent être publiées – depuis
1996. Lettres à une disparue est mon premier livre, mais
pas mon premier manuscrit ! Cela dit, j'ai eu beaucoup de chance et les
choses sont allées très vite pour moi : j'en ai
terminé l'écriture en avril 1996 et il a été accepté chez Hachette
début juillet ! C'était extraordinaire.
Mais j'ai toujours aimé écrire. Quand j'avais
14 ou 15 ans, j'entretenais de nombreuses correspondances avec des amis
vivant loin de moi, à l'étranger parfois – en Turquie, en
Nouvelle-Zélande... Et
puis, je dessinais aussi et de manière narrative : avec ma meilleure
amie, nous en avons passé des dimanches à créer des bandes dessinées !
2) Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre ?
Malheureusement, il n'y a pas de règle. Cela dépend du sujet, de la nature du projet... Lettres à une disparue est
né en deux mois ; Soliman le Pacifique (mon deuxième roman)
a mis 3 ans à voir le jour ! Parce qu'il a changé deux fois de forme,
ne devenant un journal qu'à la seconde
réécriture. De plus, le sujet touchant autant à l'histoire qu'à
l'actualité, j'ai dû fournir un gros travail de documentation. Ce fut un
long chemin, absolument passionnant. J'ai plus appris de
ce roman-là que du premier – j'ai même tendance à considérer que
c'est Soliman qui a vraiment fait de moi une écrivain(e) !
3) Et maintenant, quels sont vos projets ?
Oh
là là ! J'en ai beaucoup – trop, peut-être ! Des projets de
livre-reportage, de petit roman par lettres (en duo
avec une amie), d'album illustré (sur le texte d'un ami) – j'aime
les projets « partagés ». Mais tout au fond de ma cervelle, bouillonnent
encore deux ou trois idées de romans qui ne
demandent qu'à en sortir pour courir sur le papier... Ah, si les
journées faisaient 72h !
4) Quelles sont vos autres passions ?
J'aime
créer – d'ailleurs, ce n'est pas juste que j'aime ça... c'est que je ne
peux pas m'en passer ! J'aime voyager,
découvrir d'autres cultures, échanger avec elles... J'aime l'art et
les gens. Tout cela nourrit mon travail, mais dessine aussi ma vie
personnelle.
5) Avez-vous une préférence parmi vos romans ?
Non, surtout pas ! De toutes façons, il n'y en a pas beaucoup... ;-)
Le premier a une place à part : c'est grâce à lui que je suis « entrée en littérature ». Le deuxième... j'en ai parlé plus haut. Il a été très important pour moi.
Quant au troisième, qui s'adresse à des lecteurs bien plus jeunes, j'ai adoré l'écrire -encore une belle aventure !
Sur lettres à une
disparue
6) A-t-il été dur de se mettre dans la peau des personnages ?
Non, pas du tout. Je crois même que cela s'est fait presque inconsciemment de ma part... Il faut comprendre que le reportage à l'origine de ce projet m'a tellement remuée, qu'en l'écoutant – déjà - je m'identifiais aux personnes qui avaient vécu tout cela. J'étais en totale empathie avec elles... et c'est cela, le poids de ces histoires terribles, qui m'a poussée jusqu'à l'écriture. C'était une délivrance, en réalité, de parler pour elles à travers mes personnages.
Pour
être plus plus complète dans ma réponse, je dois vous dire que je
venais tout juste de mettre ma première fille au monde
– le livre lui ai dédié, d'ailleurs – et je crois qu'on peut y lire
un « sous-texte » caché... Quelque chose comme : « Tu vois, je t'ai
donnée la vie dans un monde où il se
passe de belles choses, mais aussi de véritables horreurs et cela me
fait mal, me pose question, m'angoisse... » Derrière Melina qui
s'adresse à sa fille, j'écrivais aussi à la
mienne.
7) Pourquoi ne pas avoir approfondi la relation entre Pablo et Nina ?
Je sais que cela frustre les lecteurs... ;-)
Je
n'ai pas réfléchi en ces termes, très tehniques, très professionnels,
lorsque j'ai écrit ce roman. J'ai foncé sans penser
vraiment à ce que les lecteurs allaient ressentir en me lisant. Cela
paraît sans doute un peu « léger » de ma part... (Peut-être ne
devrais-je pas avouer ce genre de choses ?) Et
pourtant, c'est la vérité. J'ai écrit ce texte, centrée sur la
douleur de ces mères. Je voulais faire entendre leur voix et me libérer
du « poids » dont je parlais plus haut. Je voulais
faire quelque chose de beau, à partir de ces horreurs. Pour les
vaincre, en quelque sorte. C'était très symbolique !
N'oubliez pas que c'était mon premier livre : je n'avais jamais rien publié avant et ne me doutais pas que tant de
personnes le liraient un jour !
8) Une nouvelle histoire faite de lettres de Nina à Paloma et Melina, ça ne vous tente pas ?
Sans doute vais-je vous décevoir... mais non. Ça ne me tente pas. Pour moi, le livre tel qu'il est forme un tout, entier, plein, fini. La dernière lettre ferme la boucle, n'est-ce pas ?
Et puis, ce que je réponds en général, c'est qu'une part de la suite des Lettres... se trouve dans Soliman. Car cet enfant se retrouve, ailleurs et à une autre époque, porteur des
mêmes interrogations que Nina : « Faut-il faire justice soi-même ? » par exemple.
Cela dit, j'ai tout récemment commencé d'écrire une histoire qui a un lien assez fort avec l'histoire de Nina... Mais, je ne
peux pas en dire plus, car j'ignore si le projet aboutira. (C'est un scoop, quoi ! ^^)
Voilà... Vous savez tout, Ninon. Merci pour vos questions et l'intérêt que vous portez à mon travail. Cela me touche
beaucoup !
Merci beaucoup à Véronique Massenot pour ces réponses
!
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