1) Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire le joueur de cartes
?
C'est
toujours délicat de répondre à ce type de question car
l'envie d'écrire née souvent de différents facteurs. Concernant "le
joueur de cartes", je pense que l'idée m'est venue lors d'un précédent
roman, "le musicien de Prague" (qui paraîtra en
septembre). Dans un chapitre se déroulant à Oxford, l'un des
personnages devait résoudre une énigme en utilisant un ouvrage de Lewis
Carroll dédié aux jeux mathématiques. Il n'en fallait pas plus
comme point de départ. J'ai toujours aimé l'univers d'Alice, son
côté absurde, la truculence des jeux de mots, l'univers irrévérencieux
dû à l'absence apparente de toute logique. J'aime également
la magie des tours de cartes. Bref, en malaxant bien tous ces
ingrédients dans un shaker du docteur Who, on arrive à ce genre de
résultat. Pour être un peu plus sérieux, je crois que c'est
l'absence de ce genre de littérature dans les textes actuels qui m'a
réellement donné envie de m'attaquer à ce type d'histoire. J'aime bien
mettre les pieds hors des sentiers battus par la
littérature jeunesse d'aujourd'hui, et ce joueur de cartes était un
véritable défi à relever. Je voulais écrire un texte où l'on puisse
retrouver l'univers Victorien, un texte teinté des accents
de la littérature du XIXème siècle, mais surtout, donner un sens et
un but véritables à cette histoire, contrairement à Alice où tout n'est
que rêve.
2) Ecrivez-vous depuis longtemps
?
Ma première expérience débuta par l'écriture d'une nouvelle de
science-fiction à l'âge de
11 ans et se conclut presque
immédiatement à la même époque. Il m'a fallut beaucoup de temps pour
retrouver, non pas l'envie, mais la confiance en soi. J'ai fait parti
pendant 25 ans d'une troupe de théâtre et le goût de
l'écriture est revenu progressivement. D'abord, en réalisant une
adaption d'une nouvelle d'Oscar Wilde et de plusieurs textes du Roman de
Renart en pièce pour enfant. Mais le déclic fut
l'écriture d'une pièce de théâtre pour la jeunesse à partir de
l'univers de Sherlock Holmes. Puis JK Rowling est venue ajouter quelques
ingrédients magiques dans mon imaginaire pour me
lancer dans le premier tome d'un roman de fantasy de grande ampleur
: "Rune" (qui est toujours à la recherche d'un éditeur). A ce jour, "le
joueur de cartes" est mon troisième
roman.
3) Pourquoi avoir choisi d'insérer Arthur Conan Doyle
dans votre roman ?
Difficile de dire si c'est Conan Doyle ou l’Écosse qui fut
l'inspiration première. En tout cas, l'un n'allait pas sans l'autre.
Je dois dire que Conan Doyle est un personnage qui s'est imposé presque
de lui-même. Le but du joueur de cartes était de
retrouver un univers loufoque et absurde comme celui d'Alice et il
me fallait un contrepoint dans ce roman. Le personnage de Sophie
McLaughlin est une adepte inconditionnelle de Sharlock Holmes.
Pour elle, quoi de plus logique que de partir d'un détail pour
déterminer tout, à l'instar du détective. Mais voilà, lorsqu'on se
retrouve dans un monde imaginaire, ça ne fonctionne pas toujours
et il faut parfois recourir à d'autres stratagèmes. Cette façon de
mettre en opposition de phase la logique de Sherlock Holmes va
contraindre Sophie à des contacts plus authentiques avec les
autres personnages au lien d'imposer sa condition sociale dans un
rapport bourgeois et violent comme fin de non recevoir. Et de plus, il
me fallait un médecin, donc... Pourquoi ne pas allier le
côté pratique des choses ?
4) Vous y connaissez-vous vous aussi en logique et
résolution d'énigmes ?
J'aime les chasses au trésors et les énigmes tordues
qui vont de paire avec ce genre d'épreuve. J'aime les casse-têtes,
les codes secrets, bref, cet univers que l'on retrouve dans des films
comme le premier Indiana Jones ou Benjamin Gates. Mais
surtout, j'aime parsemer dans mes romans des énigmes de différentes
natures concoctées par moi-même.
5) Est-ce que le personnage de Sophie Mc Laughlin est
inspiré de quelqu'un ?
Plutôt par deux personnages. Je voulais m'inspirer du
personnage de la Comtesse de Ségur
pour son côté obstiné,
désobéissant, espiègle et parce que Sophie veut dire "Sagesse", donc
qu'elle soit l'inverse que ce que signifie ce prénom. L'autre
personnage c'est un peu moi, solitaire, voulant aller jusqu'au
bout des choses, n'en faire qu'à sa tête avant d'écouter ce que les
autres ont à dire.
6) Je viens de découvrir qu'il y a une suite qui est
sortie. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Petite
précision : une suite qui sortira car elle n'est pas
encore écrite. Pendant longtemps, je voulais que ce roman soit
unique, qu'il trouve sa conclusion, même si j'avoue avoir semer des
éléments propres à un retour en Nowhereland. Je crois que ce
sont les lecteurs qui ont fait aboutir l'idée d'une deuxième partie.
Le personnage de Conan Doyle sera plus présent. On découvrira d'autres
facettes de cet homme, notamment, son goût très
prononcé pour le spiritisme. Après tout, quoi de mieux qu'une petite
accroche pour mettre en appétit...
"Londres,
mai 1905.Suite au départ de son père pour une
campagne de fouilles en Egypte, Sophie McLaughlin est hébergée dans
la capitale chez une amie de Conan Doyle, Marie Wollstonecraft,
journaliste et parente éloignée de Mary Shelley. Après les événements survenus lors d'une exposition au Royal Albert Hall, Sophie
va renouer avec son vieux démon grâce à l'aide d'un jeune journaliste
français qui ne fera pas dans la dentelle. Finalement,
Sophie ouvrira à nouveau la porte qui conduit à Nowhereland grâce à
l'invention magique des frères Lumière... Spiritisme, enquête policière,
plan machiavélique, galerie de personnages haut en
couleur et toujours aussi loufoques... sans compter quatre Dames
pour lui venir en aide."
Après tout, Sophie n'avait-elle pas fait la promesse de
revenir...
7) Quels sont vos projets, maintenant
?
La
deuxième partie du joueur de
cartes, bien sûr qui devra porter le titre de "Quatre dames pour un
Roi" (à vous de deviner qu'elles seront ces quatre dames... Mince, ça
ressemble à une énigme, n'est-ce pas ?). Actuellement,
je suis dans l'écriture de deux romans de SF pour la jeunesse. Un
premier qui s'oriente plus vers un thriller, mêlant Terraforming et
colonisation de l'espace. Un autre qui sera un mélange de
roman noir d'espionnage sur fond d'enquête spatiale pendant les
années 60, sans oublier quelques sympathiques aliens pour épicer le
tout. Mais le projet qui me tient le plus à cœur reste
"Rune".
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